Histoire

par Alexandre BRASERO

Histoire

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C'était lors de mon premier voyage à Tampico, quand nous sommes allés rendre visite à la famille de ma femme et un matin, elle m'a dit :

"Lèves-toi, on va prendre une Cochinita Pibíl pour le petit-déjeuner chez l’oncle Cono." À cela, j’ai répondu d’un air surpris : « Quoi? Cochinita pour le petit-déjeuner? T’as un oncle qui s’appelle Cono? A ce qu'elle m’a dit, ne me dit pas que tu as jamais pris de la Cochinita pour le petit-dej? C'est délicieux ! Effectivement, je ne l’avais jamais fait, mais comme j’adore manger et découvrir de nouvelles expériences je me suis dit que c’était une excellente idée.

On est arrivés chez l’oncle Cono, qui en vérité n’était pas son oncle, juste le nom du resto. En résumer prendre de la Cochinita pour le petit-déjeuner ça était une expérience formidable, c'est un plat qui vous réconfortent d'une manière exceptionnelle le matin et la sauce d’habanero vous réveille plus que n’importe quel café! De retour à Mexico, je voulais répéter l'expérience et surprendre ma femme un matin avec une cochinita faite par moi-même. Le résultat a été catastrophique. Les gens qui me connaissent savent que j’adore cuisiner et je le fais généralement assez-bien, mais la préparation d’une bonne cochinita m'a pris beaucoup de temps.

De retour à Mexico, nous avons trouvé un restaurant qui la préparait mieux que dans tout Yucatán (région où ce plats est typique): La Fonda 99.99 ; et je n'ai plus jamais essayé de cuisiner de la Cochinita Pibil. Cependant, quelques mois après mon retours en France, j'ai pensé qu'il serait bon de demander à la Mme de La Fonda 99.99 la recette de la Cochinita Pibíl pour pouvoir la préparer en France. Pour ma malchance, elle m'a dit que je ne pouvais pas l’avoir parce que d’abord il fallait que je fasse un entraînement chez une tribu maya kep ka a (cochon en Maya) qui est situé au milieu de la jungle du Yucatan.

Étonné j’ai répondue: « Une formation? Comme ralph macchio dans karate Kid? Ou Uma Thurman dans kill Bill? »

Elle répondit : « c’est exacte »

« Comment puis-je les trouver ? » J'ai demandé.

Elle m'a expliqué qu'il était très difficile de les trouver auparavant, mais que maintenant, je devrais juste suivre les voies du futur train maya, car elles traversent le village par la moitié. J'ai pris mon sac à dos et je me suis rendu à Mérida, j'ai trouvé les voies du futur train maya et j'ai commencé à marcher vers la jungle.

Après de longues heures de marche, au milieu de la jungle, je l’ai finalement trouvé. Je me suis approché lentement, mais en mettant à peine le pied dans leur village, j'ai été menacé avec des lances et en langue maya ils m'ont dit quelque chose dont j'ai compris comme: « Qu’est ce que tu viens foutre ici dans notre village homme blancs »

Avec mes mains en l’air et avec une voix tremblante, je leur ai dit la seule phrase que j’avais appris en Maya : « Kenku ka krender ka kocinult kepkinikta » ce qui signifie : je viens apprendre à cuisiner la cochinita.

Ils ont commencé à rire et m’ont dit : “tranquille, ne sois pas terrifier! Nous parlons aussi espagnol. Tu veux apprendre à faire de la Cochinita? "Pas de problème tu commences ton entraînement demain et tu feras tous ce qu’on te dit. Si non tu n’auras jamais la recette."

Encore surpris j’ai répondu de manière soumise: "bien sur Sensei je ferais tout ce que vous me diriez."

Ils m’ont regardé d’un air bizarre pour avoir employé le mot Sensei, mais comme il était tard, ils m’ont filé une cabane pour passer la nuit. Le premier jour J'ai d'abord dû faire la cueillette des oranges et les feuilles de banane des arbres. Puis broyer toutes les épices à la main dans une molcajete (mortier mexicain) pour préparer la marinade. J’ai du émincer des tonnes d'oignons et de piments habanero. J’avais le mains en feu et je n’arrêter pas de pleurer. Le lendemain, j'ai dû nourrir les cochons noirs de la région et creuser un trou sur la terre car la vrai Cochinita se cuisine sous-terr

 Oignons Mariné  Sauce Piment Habanero 

Purée D'Haricot Noir

J’ai subit l’entraînement pendant des semaines, jusqu'au jour où l’ancien de la tribu m'a appris à préparer sa célèbre Cochinita. C'était magique, je n'ai jamais goûté à un truc aussi délicieux.

Cochinita Pibil Panuchos

Le lendemain avant de partir, le sage s'approcha et m'a fait jurer que je protégerais la recette avec ma propre vie si nécessaire, mais surtout, que je devrais préparer ce plat ancestral partout où je me trouverai dans le monde, pour faire profiter mon environnement de ce plat exquis.

Avec les larmes aux yeux, il était temps de retourner à Mexico. Je me suis retourné pour retrouver le chemin presque au bout du sanglot triste de quitter mon Sensei. 

J’étais déjà partis depuis quelques minutes quand j’entendis au loin mon Sensei entrain de crier mon noms. Je me suis retourné avec de l’espoir et comme dans les films j’ai couru vers lui. 

Face à lui je lui ai dit, on attendant peut-être un compliment de ça part: « oui Sensei dites moi! »

Il a répondu: « En faites Alex, tu as oublié de payer les 500 pesos de la leçon »

J’ai payé et je suis rentré chez moi. 

Aujourd'hui, de retour en France, je ne fais que tenir la promesse que j'ai fais à mon Sensei de préparer ce plats pour que tout le monde en France est la chance de goûter à cette délice gastronomique des mayas élaboré à base de porc mariné avec une épice typique de la région (l’achiote), enrober de galette de maíz, un peu de  sauce d’habanero et ses oignons marinés aux agrumes. 

Mais aussi parce que j’ai du arrêter mon travail dans un des palaces des plus réputés de France à cause du COVID.